top of page

1977 / 1978   -   l'ascension en LNA... 17 ans après

Nous sommes le 18 février 1978. C’est la 29ème et avant-dernière journée de championnat de Ligue B. Dans quelques heures, le Lausanne Hockey Club jouera un match décisif face à son dauphin le HC Davos.

 

La petite guerre des nerfs commence dès le matin du match. Le HC Davos demande à pouvoir disposer d’une surface de glace pour un bref galop d’entrainement. Ce vœu est exaucé par le Service des sports de la Ville. Et c’est bien naturel, même si le LHC, lors du match aller, n’avait pas rencontré semblable compréhension. Où les choses se pimentent, c’est lorsque l’entraineur davosien Stu Robertson exige que cet entrainement puisse avoir lieu à huis clos et que l’on écarte les indiscrets. Ce que les employés de la commune de Lausanne font avec une conscience quasi professionnelle, repoussant les curieux, parmi lesquels un certain Real Vincent.

 

Sur le coup de 20 heures, Montchoisi, le monstre antédiluvien, est rempli jusque dans ses moindres recoins. Ils sont plus de 7000 (guichets fermés) pour assister à l’évènement. Confiants, parce que l’équipe tourne à nouveau rondement. Inquiets malgré tout, parce qu’il y a une malédiction du passé, qui veut que le LHC trébuche systématiquement sur le dernier obstacle, lamentablement ou avec les honneurs.

 

Deuxième minute de jeu, première explosion. Gérard Dubi déclare la fête ouverte, d’un tir en back-hand sur lequel Maier, le portier davosien, ne peut rien. Le HC Davos jouait à ce moment-là en infériorité numérique sur à la pénalité de Hepp. Cent dix secondes plus tard, les Lausannois double la mise par l’intermédiaire de l’entraineur-joueur Real Vincent. La finale semble devoir tourner au « one team show Â».  Mais c’était sans compter sur le HC Davos, spécialiste de la contre-attaque, qui sans tarder répliquent aux deux réussites par Walter Dürst (7e) et Jacques Soguel (15e). Nouvelle supériorité numérique pour le LHC. Jean-Guy Gratton ne laisse pas passé l’occasion et redonne une unité d’avance au Lausanne Hockey Club à la 16ème minutes. Malheureusement, Walter Dürst, encore lui, obtient soixante secondes plus tard une nouvelle fois l’égalisation. Les deux équipes regagnent les vestiaires sur un de score de parité de trois partout.

 

Dans le deuxième tiers, le Lausanne Hockey Club, par Gérard Dubi à la 26ème minute prend l’avantage au score puis par ce diable de Claude Friderich à la 35ème minute réussit à faire le break. Une échappée que l’on peut croire, cette fois, réellement décisive. A la fin du tiers médian, les Lausannois rentrent prendre le thé avec deux unités d’avance sur le HC Davos.

 

Le troisième tiers était vieux de 105 secondes que le HC Davos par son mercenaire Wayne Small revenait à une longueur. Le Lausanne Hockey reprenait ses deux longueurs d’avance par Claude « Friedo Â» Friderich à la 43ème minute. Le HC Davos est mené 6-4 et l’on pressent que l’équipe de Robertson est cette fois définitivement lâchée. Les Rouges et Blancs enfoncent le clou à la 51ème minute par son capitaine Gérard Dubi signant par la même occasion un hat-trick.  Cette réussite signe l’arrêt de mort du HC Davos, c’est le délire, sur la glace, dans les tribunes, partout. Il reste un peu moins de dix minutes à jouer et Lausanne a déjà un patin en Ligue A, l’autre entre terre et paradis.

 

A 90 secondes de la fin de la rencontre, la première ligne, par Friderich sur passe de Gratton, fait sauter la marmite : 8-4. Il signe lui aussi un hat-trick. On en restera là. La « Paradestrum Â» a signé une sorte de chef-d’œuvre, qui trouvera place non seulement dans le livre du LHC, mais aussi dans celui du hockey helvétique. La feuille de match est tout aussi édifiante : 3 buts et 4 assistances pour Friderich; 3 buts et 2 assistances pour Dubi; 1 but et deux assistances pour Gratton. Au total, 7 buts et 8 assistances. Un Journaliste alémanique dira : «  Ce que la « Paradestrum Â» lausannoise a fait contre le HC Davos, aucune autre ligne de Suisse ne l’aurait peut-être pu Â» Â».

 

Puis c’est le tour d’honneur. La glace est noire de monde. Les héros sont au peuple. Il ne les relâchera qu’au compte-gouttes, se réservant même la propriété, au passage, de quelques souvenirs, crosses, casques, qui seront conservés comme autant de reliques.

 

Commence une nuit comme on n’en a plus connue depuis cent mille nuits, tout à la fois débridée et digne … 

 

(Texte tiré du livre le Roman du LHC de Michel Busset et Roger Jaunin)

 

Equipe :

 

Gardiens :

Thierry Andrey, Emile Cherix, Raboud

 

Défenseurs :

Claude Domeniconi, Pierre Guiot, François Loth, Lysandre Maroulis, Rithner, Réal Vincent (Canada).

 

Attaquants :

Bernard Bongard, Jacques Chamot, Comi, Gérard Dubi, Claude Friderich, Fabio Gaggini, Jean-Guy Gratton (Canada), Ronald Joliquin, Panchaud, Olivier Rey, Jean-François Stoller, Paul Vuille, Winiger.

 

Entraîneur :

Real Vincent (Canada).

 

Coach :

Claude Schenker.

bottom of page