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« J’ai adapté mon rôle aux besoins de l’équipe »



Arrivé dans la capitale vaudoise en 2019, Cody Almond réalise actuellement sa cinquième saison avec le LHC. Joueur-cadre du vestiaire, notre numéro 89 aborde l’évolution de son rôle au fil des saisons et l’importance de la quatrième ligne dans l’équilibre de l’effectif de Geoff Ward.

 

Une carrière riche en expériences et une évolution sur la glace

 

Drafté en 2007 par les Minnesota Wild, notre attaquant a disputé trois saisons entre la NHL (25 matchs) et la AHL avant d’arriver en National League du côté de Genève-Servette HC en 2012 et de rejoindre le LHC sept saisons plus tard.

 

« Tout au long de ma carrière jusqu’à présent j’ai eu la chance de pouvoir être polyvalent et de pouvoir aider l’équipe en fonction des besoins collectifs. Quels que soient les besoins du coach ou du groupe, je peux adapter mon style de jeu pour être le plus efficace possible.

 

Quand j’étais jeune en Amérique du Nord, j’étais plus un spécialiste de la défense avec moins d’implication lors des situations spéciales. C’était une autre époque, beaucoup plus violente et agressive. Le combat faisait partie de mon travail, je jouais avec de très bons joueurs et je devais les protéger au maximum. Mon rôle n’était pas que physique, mais il avait une part importante.

 

À mon arrivée en Suisse à Genève j’avais beaucoup plus un rôle de buteur, avec une participation sur les situations spéciales. C’est toujours très agréable de se projeter vers l’attaque, mais il faut pouvoir accepter les attentes supplémentaires et la pression que ça engendre. En 2019 quand je suis arrivé au LHC j’avais encore une position très offensive la première année, puis au fur et à mesure j’ai retrouvé ce rôle défensif.»

 

Comprendre ce rôle défensif

 

« Pour beaucoup, jouer physique est simplement de la violence pure et beaucoup de pénalités. Bien sûr que celles-ci sont inévitables pour tous les joueurs et encore plus pour les joueurs qui ont un rôle comme le mien. Il faut comprendre que certaines pénalités peuvent avoir un effet positif sur la suite du match ou sur l’équipe.

 

Par exemple, nous avons mal débuté notre saison avec des résultats moyens sur les deux premiers matchs et il y a eu cette bagarre à la fin du match contre le SC Bern. Cette fin de match nous a permis d’enfin sortir les émotions que nous avions pour nous rassembler. Après ça nous avons senti qu’un groupe s’est créé et nous avons enchainé quatre très bons matchs de suite pour bien lancer notre saison.

 

Même si on veut toujours éviter ce genre de situation, le fait de défendre un coéquipier va aider la confiance collective de l’équipe et donc la cohésion sur la glace. Quand on se concentre uniquement sur les minutes de pénalité, tout est un peu biaisé, car une situation comme celle-ci génère de base 27 minutes de pénalité comptablement parlant. Dans les faits c’était déjà la fin du match, donc cette sanction n’a eu aucun effet sur le match, mais par contre la situation a eu un effet positif sur l’équipe.

 

Jouer physique peut également aider à faire sortir du match un top joueur de l’équipe adverse pour essayer de mettre toutes les chances de notre côté. On ne cherche absolument pas à blesser nos adversaires, seulement à altérer leur concentration et jouer sur leurs émotions.

 

Avec l’expérience tu apprends à jouer avec les limites qui te sont imposées et il est vrai qu’elles ont beaucoup changé au cours de ma carrière. »

 

Au cœur de la quatrième ligne

 

« La quatrième ligne a un rôle très particulier dans l’organisation d’une équipe. Nous pouvons aider à participer aux attaques, mais nous avons conscience que nous sommes aussi présents pour nous adapter à l’équipe adverse. Stratégiquement, nous devons être fiables en défense pour essayer de créer un momentum positif dans le match et permettre à la première ligne de prendre des shifts contre une ligne qui a fait face à un rythme beaucoup plus physique.

 

Dans mon cas, j’ai également à gérer les engagements qui sont très importants dans le jeu d’une équipe et dans le déroulé d’un match. Il y a une différence radicale entre l’Amérique du Nord et l’Europe pour ça et j’ai dû m’adapter. L’expérience est très utile pour cet exercice, avec le temps on apprend à être très méthodique sur la prise d’information avant l’engagement. Il faut regarder les joueurs en face, le positionnement de l’adversaire direct, sa main dominante, le côté de l’arbitre. Il faut constamment s’adapter à ces petits détails qui font la différence dans le match. 

 

Après nous restons des joueurs de hockey et nous pouvons bien sûr débloquer des situations et nous montrer décisifs offensivement.. Le but que j’ai marqué face à Davos est un bon exemple, j’ai eu la chance de recevoir le puck au bon endroit au bon moment après un excellent travail de Marco. C’est toujours amusant quand on voit les gars de la quatrième ligne marquer, psychologiquement ça aide aussi l’équipe. »

 

Le boxplay

 

« Les consignes sont un peu les mêmes pour ces situations spéciales. Les engagements sont encore plus importants car ils permettent de gagner de précieuses secondes, mais avec l’évolution des règles c’est de plus en plus difficile pour nous. Les adversaires ont l’avantage de choisir le côté de l’engagement, ce qui est un vrai avantage pour poser le powerplay.

 

Globalement, je pense que nous avons trouvé un très bon équilibre défensif cette saison. Les gars sont volontaires et nous avons tous confiance en nous, c’est très positif. Le travail que réalise Makai Holdener dans ces situations est extrêmement utile pour l’équipe depuis quelques mois. Il a bossé dur pour gagner sa place et c’est vraiment top de pouvoir jouer avec lui sur ces situations spéciales. »

 

Une expérience utile au sein du vestiaire

 

« Nous avons un groupe de leaders au sein de l’équipe qui poussent le collectif pour avancer ensemble vers les objectifs de l’équipe. En tant que joueur d’expérience, c’est important de partager et d’échanger au sein du vestiaire. Les différentes expériences que j’ai pu connaitre dans ma carrière m’ont toujours aidé à avancer sportivement et humainement parlant. Si je peux aider des coéquipiers grâce à ça, je suis toujours le premier volontaire pour aider les autres.

 

J’ai pu connaitre ce genre de situations en étant plus jeune et c’est tout à fait normal pour moi de reprendre ce rôle maintenant. Certains joueurs ont peut-être des difficultés à prendre ce rôle, mais de mon côté c’est assez naturel. J’ai toujours apprécié échanger avec les autres. »

 

Sa relation avec Lausanne et les Lausannois

 

« En arrivant de Genève, les premières semaines sont toujours un peu bizarres. On sent un léger tabou à parler de sa avec la grande rivalité qui existe entre les deux clubs. Les joueurs comme moi sont rarement très appréciés par les supporters des autres équipes.

 

Il est vrai que j’ai tout de suite été très bien accueilli à Lausanne, depuis mon arrivée j’ai toujours eu des interactions très positives avec les supporters du LHC. Après les années COVID, nous apprenons à redécouvrir les petites choses simples qui nous manquaient et le soutien des fans est tout simplement exceptionnel. Ces ambiances nous poussent à tout donner.

 

Lausanne occupe une place très particulière pour moi depuis toutes ces années. Ma femme est de la région, notre fille est née ici et nous attendons un deuxième enfant qui sera lui aussi vaudois. Lausanne est devenue ma maison et un endroit où je me sens chez moi. Je suis à l’aise ici et j’ai l’intention d’y rester dans le futur. Je suis très reconnaissant de faire partie de ce club depuis maintenant cinq belles saisons. »

 

Source : Lausanne Hockey Club

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