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« La Coupe Spengler ? L’une des plus belles expériences qu’il m’ait été donnée de vivre »


Quadruple vainqueur de la Coupe Stanley avec les Edmonton Oilers et les New York Rangers en tant que joueur, finaliste de la Coupe Stanley avec le club de l’Alberta en 2006 en tant qu’entraîneur principal, Craig MacTavish est un nom qui compte dans le monde du hockey. L’Ontarien de 62 ans a déposé ses valises en fin de semaine passée à Lausanne, pour reprendre l’équipe jusqu’à la fin de la saison. Rencontre.


Quatre Coupe Stanley au compteur


Au cours d’une carrière de joueur longue de 17 saisons en NHL, Craig MacTavish a eu le privilège de remporter à quatre reprises le plus prestigieux trophée de ce sport : « Je garde énormément de bons souvenirs de ma carrière. J’ai connu beaucoup de succès avec plusieurs d’équipes. En particulier avec les Edmonton Oilers, avec qui j’ai eu la chance de gagner par trois fois la Coupe Stanley, puis avec les New York Rangers (une Coupe Stanley en 1994). »


Quatre Coupe Stanley, une participation au All Star Game : les souvenirs et moments marquants de sa carrière sont évidemment nombreux. L’Ontarien a cependant sa petite idée sur ce qui l’a le plus marqué : « J’aime résumer ma carrière en trois moments bien spécifiques. Le premier est une mise au jeu que j’ai remportée en 1994 à New York, lors du match 7 de la finale, à une seconde de la fin. Un match qui nous a permis de conquérir la Coupe Stanley. Le deuxième moment, c’est le fait d’avoir été le dernier joueur à ne pas avoir porté de casque. Enfin, le troisième moment a été la fois où j’ai arraché la langue de la mascotte à Calgary. Vous pouvez résumer ma contribution au hockey à ces trois moments. »


Le dernier joueur à n’avoir pas porté de casque. Un trait particulier, qui revient souvent lorsqu’on s’intéresse à sa personne. Et qui l’a rendu en quelque sorte unique : « Je suis arrivé en NHL en 1979. Tous les joueurs ayant débuté dans la Ligue avant 1980 étaient considérés comme des « grands-pères », et n’avaient pas besoin de porter de casque. Ceux arrivés après 1980 avaient l’obligation d’en porter un. J’ai commencé ma carrière à Boston, dans une équipe de vétérans. Personne ne portait de casque. Je me suis habitué à ne pas en porter, et ça a continué tout au long de ma carrière. »


Coéquipier des plus grands


Au cours de sa longue carrière, Craig MacTavish a côtoyé certains des plus grands joueurs de son époque, et de l’histoire du hockey. Deux noms sautent aux yeux : Wayne Gretzky et Mark Messier : « C’étaient des joueurs et des coéquipiers exemplaires. Plus on devient vieux et moins le fait d’être un bon joueur est important. Ce qui compte est de devenir un bon coéquipier. En être un, je l’ai appris de ce genre de joueurs. »


Leader, Craig MacTavish a eu le privilège de porter le fameux « C » avec les Edmonton Oilers, de 1992 à 1994. Un leadership qui s’est traduit par la suite derrière le banc, tout d’abord en tant qu’entraîneur assistant des New York Rangers de 1997 à 1999, puis comme coach principal des Oilers de 2000 à 2009 : « Le leadership, selon moi, est la capacité à avoir une influence positive sur les joueurs et ses coéquipiers au travers de mots ou d’actions. Les leaders doivent sans cesse être au contact des gens, afin de maximiser leur potentiel. Pour ce faire, il faut avant tout les comprendre. Au final, tout le monde a le même objectif, coach ou joueur : s’améliorer. »


Les Oilers, un club à part


En plus de quatre sacres en tant que joueur, Craig MacTavish a atteint la finale de la Coupe Stanley en 2006 avec la formation de l’Alberta, alors qu’il était derrière la bande. Deux rôles différents, mais des émotions communes : « Il n’y a pas vraiment de différence entre joueur et entraîneur lorsque l’on parle d’émotions. La différence principale ? J’étais moins fatigué que les joueurs après le match 7 de la finale. La satisfaction reste cependant la même. »


De 2012 à 2019, il obtient différents rôles au sein de l’organisation, de vice-président des opérations hockey à directeur général. Au total, il aura passé 26 saisons au sein des Edmonton Oilers. Le club a évidemment une place à part dans son cœur : « J’aime tout simplement la passion des gens pour les Oilers. Ils vivent de beaux moments cette saison, après plusieurs années de vaches maigres. Je suis abonné, et ai encore assisté à beaucoup de matchs cette année. Je suis un vrai fan. Ma femme vient de là-bas, mes enfants y vivent, c’est un endroit vraiment particulier pour moi. »


La saison 2019-20


En début de saison, Craig MacTavish tente l’aventure en KHL, au sein de la formation du Lokomotiv Yaroslavl. Une expérience qui ne sera pas concluante : « En arrivant à Lausanne, mon premier message auprès des joueurs a été de leur dire qu’un changement de coach est toujours un moment particulier. J’ai connu deux licenciements en tant qu’entraîneur : une fois après 10 ans et une fois après 10 semaines. Je sais à quoi je m’exposais en allant en KHL. On n’a pas eu le début de saison escompté, et ça m’a coûté mon job. »


Sa saison a cependant pris un tournant plus joyeux en décembre 2019. Craig MacTavish a eu l’occasion de disputer et de remporter la traditionnelle Coupe Spengler à Davos, avec Team Canada. Une expérience unique à plusieurs niveaux : « Ce tournoi a été une des rares expériences en hockey où rien n’allait de travers. Normalement, il y a toujours quelque chose qui va mal. Mais pas là. Les joueurs, le personnel d’entraîneurs, les familles : tout a été parfait. Il faut également reconnaitre que la région est superbe. C’était une magnifique expérience, peut-être même l’une des plus belles que j’ai vécue dans le hockey. »


Son arrivée à Lausanne


Tout s’est enchainé très vite en fin de semaine passée pour l’Ontarien. Arrivé jeudi soir à Lausanne, il a donné son premier entraînement vendredi matin, avant de disputer les deux dernières rondes du championnat le week-end. Une prise de température, qui lui a permis de prendre le pouls de l’équipe : « J’ai été très impressionné par l’effort, l’intensité, les tirs bloqués. L’équipe est énergique, a le club qui lui tient à cœur. Si ces composantes sont inexistantes, il n’est pas possible de travailler et de construire quelque chose. A présent, c’est au coaching staff de travailler, aux joueurs de jouer, et trouver une façon de gagner. »


« Il faut également donner beaucoup de crédit aux coachs précédents pour avoir atteint les playoffs. Ce n’est jamais facile. Je vais faire des changements, c’est inévitable. Mais ça n’enlève en rien l’excellent travail qui a été réalisé. »


Alors que la tenue des playoffs est pour l’instant repoussée, les Lausannois doivent continuer à s’entraîner, afin d’être prêts lorsque le championnat reprendra. Une période pas forcément facile à gérer : « L’important est d’avoir une bonne gestion des entraînements. Nous voulons garder les joueurs frais, et travailler par thématique. Il y a des entraînements sur glace, hors glace, des soins. L’objectif est d’être prêt pour le premier match de playoffs. »


Un quart de finale des playoffs, qui verra les Lions affronter le HC Davos, troisième de la saison régulière : « C’est une équipe qui a connu une très bonne saison. Elle est très dangereuse et talentueuse. Elle va nous challenger dans notre façon de défendre. Un point clé sera l’intensité qu’on amène en zone offensive. La façon dont on exécute offensivement. »


Source : Lausanne Hockey Club

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