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Mario Lemieux - Super Mario

Mario Lemieux

 

Il a incontestablement marqué l'histoire de la Ligue nationale de hockey pendant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Seul Gretzky peut se vanter d'avoir obtenu plus d'honneurs individuels que lui.

 

Mario Lemieux est sans l'ombre d'un doute l'un des trois ou quatre meilleurs joueurs de l'histoire du hockey professionnel. Certains disent même qu'il est le plus grand. Mais au-delà des opinions et des statistiques, il demeure fascinant d'observer Mario accomplir sur la patinoire des jeux hors de la portée de la plupart des joueurs. Il est très difficile pour un seul défenseur de l'arrêter en raison de sa vitesse d'exécution et de sa dextérité. Et que dire de son lancer ? Il rate rarement le filet et possède une vision du jeu incroyable. À l'observer, on pourrait croire que pour lui, toute l'action se déroule au ralenti.

 

Si on m'avait dit il y a vingt ans qu'un joueur gagnerait un jour autant de trophées, je ne l'aurais tout simplement pas cru et pourtant, voilà trente ans que j'observe les plus grands joueurs. La série des trophées débute lors de la saison 1987-88. Il y remporte son premier championnat des marqueurs et son premier trophée Art Ross. Il récidive en 1989, 1992, 1993, 1996 et 1997. Comme s'il était besoin d'en rajouter, on lui octroie aussi le trophée Hart. Il l'ajoute à nouveau à sa collection en 1993 et 1996. Il effectue en tout huit tirs de pénalité en carrière et marque à six reprises, deux records de la Ligue nationale.

 

Mario ne joue que 915 parties dans la Ligue nationale et doit s'absenter de plusieurs rencontres pour cause de blessures et de maladie. Il accomplit tout de même des merveilles, comme en témoignent ses 690 buts, 1033 mentions d'assistance et 1723 points.

 

Né le 5 octobre 1965 à Montréal, Mario Lemieux, surnommé « Le Magnifique », fait son junior dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec avec les Voisins de Laval pendant trois ans, de 1981 à 1984. Comme il le fera plus tard dans la Ligue nationale, il laisse sa trace lors de son passage dans la LHJMQ. Sa dernière saison est sans conteste sa meilleure, avec 133 buts, 149 assistances et 282 points, établissant des records de l'histoire du hockey junior canadien pour les buts et les points en une saison. Il fait partie de l'équipe qui remporte la coupe du Président en 1983 et 1984 et il participe à la coupe Memorial en 1984. Toujours lors de la saison 1983-84, il remporce le trophée Jean Béliveau, le trophée Michael Bossy, le trophée Michel Brière et le trophée Guy Lafleur.

 

Il devient par la suite le premier choix au repêchage des Penguins de Pittsburgh en 1984. Tous se souviennent qu'il refuse de revêtir le chandail de l'équipe lors de la séance de photographies, à cause de problèmes survenus lors de la négociation de son contrat. Quelques semaines plus tard, Lemieux signe finalement un contrat avec les Penguins. Il était temps: les assistances sont fortement à la baisse et l'équipe manque de talent.

 

Lors de son tout premier match dans la Ligue nationale, Mario est visiblement très nerveux et il sait qu'il est le joueur que visent les adversaires. À cette époque, il n'y a pas de joueur pour le protéger chez les Penguins. Lorsqu'il fait son apparition sur la patinoire avec ses coéquipiers, l'arbitre de la rencontre, Ron Fournier, s'approche et lui dit: « Ecoute Mario, joue ton match et ne te préoccupe pas des joueurs adverses, c'est moi qui te protégerai », me raconte Fournier lors d'une discussion animée. Mario joue donc avec confiance et marque son premier but à sa première présence sur la glace. Ayant connu beaucoup de succès chez les juniors, il continue sa route vers le trophée Calder, avec une récolte de 100 points, dont 43 buts. Il démontre avec brio qu'il est digne de la Ligue nationale, ce dont personne ne doute.

 

À la fin de ses deux premières saisons, il a l'occasion de faire partie de l'équipe Canada et de jouer avec son grand rival Wayne Gretzky. Durant les 9 matchs de coupe Canada, Mario inscrit 18 points, dont 11 buts. Il marque le but gagnant du dernier match du tournoi sur une passe parfaite de Wayne, en glissant la rondelle derrière le gardien soviétique Sergei Mylnikov. À partir de ce moment, plus rien n'est pareil. La maturité acquise se fait d'ailleurs sentir dès la saison 1987-88.

 

Mario regarde maintenant vers l'avant et prend les choses en mains. Il connaît deux saisons consécutives tout à fait exceptionnelles, en 1987-88 et 1988-89, avec 168 et 199 points, respectivement. Malheureusement, la saison suivante ne se déroule pas tout à fait comme prévu, puisque de graves problèmes de dos lui font rater plusieurs rencontres de fin de saison et la plus grande partie de la saison 1990-91. Toutefois, il revient avec vigueur au cours des dernières semaines pour aider les Penguins à gagner leur première coupe Stanley. Malgré la douleur, il termine premier marqueur des séries éliminatoires avec 44 points, dont 28 mentions d'aide, deux sommets.

 

Il remporte du même coup son premier trophée Conn Smythe. Il boit à nouveau du champagne dans la coupe Stanley en 1992 et gagne encore une fois le trophée Conn Smythe. La saison 1992-93 démontre bien la détermination et le courage de Mario, puisqu'on lui apprend au cours de la saison qu'il est atteint de la maladie de Hodgkin, une forme de cancer. Mario convoque une conférence de presse et annonce publiquement son état de santé. Il déclare: « Depuis mon enfance, j'ai dû livrer de nombreuses batailles, mais j'en suis toujours sorti victorieux. Dès que je serai prêt, je reviendrai. » C'est la consternation générale partout à travers la Ligue nationale. Il reçoit de multiples messages d'encouragement de tous les coins de l'Amérique.

 

Lemieux est obligé de suivre des traitements de radiothérapie pendant deux mois dans l'espoir de guérir rapidement et d'effectuer un retour au jeu. Traité à l'hôpital d'Allegheny, Mario voit sa forme physique anéantie par ses 22 traitements. La bouche asséchée, il souffre de fatigue constante et perd ses cheveux. Il doit se rendre à l'évidence: le cancer fait maintenant partie de sa vie. « Dès que je me suis présenté à mon premier traitement, j'ai constaté que ma vie commençait à changer, mais je gardais espoir de guérir », mentionne Lemieux lors d'une entrevue en 1993.

 

Il fait miraculeusement un retour au jeu en fin de saison et remporte le titre du joueur le plus utile à son équipe et le championnat des marqueurs. Qui dit mieux ? Alors qu'il est difficile de réussir tous les exploits de Lemieux au sein de la Ligue nationale même lorsqu'on est en bonne santé, imaginez ce qu'il lui en a coûté, lui qui était si malade...

 

En raison de ses blessures et de son cancer, Lemieux préfère prendre une année sabbatique en 1994-95, l'année du lock-out, mais revient avec force à nou-veau pour les saisons 1995-96 et 1996-97, avec ses cinquième et sixième championnats des marqueurs. Mario est une étoile toute catégorie: un champion, un leader et le héros de millions de fanatiques de hockey. Personne ne peut marquer autant de buts et de façon aussi diverses que lui.

 

Le 31 décembre 1988, lors d'une victoire de 8-6 contre les Devils du New Jersey, il réussit un exploit unique. Il marque cinq buts, mais de cinq façons différentes : à force égale, en désavantage numérique, en avantage numérique, sur un tir de pénalité et dans un filet désert. Il récolte trois passes en sus, pour un superbe total de huit points. Un exploit qui ne sera jamais battu, croyez-moi ! Les deux pauvres victimes de ces tours de magie sont les gardiens de but Robert Sauvé et Chris Terreri.

 

Du 31 octobre 1989 au 11 février 1990, Lemieux connaît une séquence de 46 rencontres consécutives avec au moins un point par rencontre. Cette séquence prend fin de façon abrupte le 14 février 1990, alors que des problèmes de dos forcent Mario à quitter la rencontre très tôt dans le match contre les Rangers de New York. Il s'est approché à seulement cinq matchs du record de 51 qui appartient toujours aujourd'hui à Wayne Gretzky.

 

Si Mario s'est retiré du hockey beaucoup trop tôt, selon certains, les blessures et la maladie ne sont pas en cause, mais plutôt la façon dont se joue maintenant le hockey dans la Ligue nationale. « Il y a trop d'accrochages et de coups vicieux, et je suis fatigué de recevoir match après match des coups de bâton dans le dos de la part des défenseurs, sous prétexte d'arrêter un adversaire pour l'empêcher de marquer, déclare Lemieux sur les ondes de Radio-Canada. Il y a trop d'accrochages, de cinglages et d'obstructions. On dirait que la Ligue nationale de hockey est maintenant une ligue de garage », ajoute Lemieux, visiblement épuisé.

 

Doté d'un talent extraordinaire, Lemieux a accompli des exploits peu communs qui ne seront peut-être jamais battus. Il est un modèle de courage et de détermination tout au long de son séjour de 12 saisons dans la Ligue nationale. Malgré les blessures et la maladie, Mario sauve la franchise des Penguins de Pittsburgh de la faillite...à deux reprises. Les Penguins n'allaient nulle part avant son arrivée en 1984. Il leur redonne un deuxième souffle et les partisans se mettent alors à faire la queue au guichet pour assister aux matchs.

 

En 1999, les Penguins éprouvent à nouveau des difficultés financières ma-jeures. On parle de vendre ou de déménager l'équipe dans une autre ville américaine. À cause de la très mauvaise administration des Penguins, le club se retrouve à deux doigts de la faillite et plusieurs experts croient que la fin de l'équipe est proche. Mais Mario Le Magnifique sauve l'équipe du marasme en se portant acquéreur de la franchise. Évidemment, les millions de dollars que lui doivent les Penguins l'incitent à prendre les destinées de l'équipe en main! Il devient donc le premier ancien joueur à acheter une franchise de la Ligue nationale de hockey.

 

Celui qui a participé à huit matchs des étoiles, remporté quatre trophées Lester B. Pearson et un trophée Bill Masterton est intronisé au Temple de la re-nommée du hockey en 1997. C'est sans aucun doute le joueur le plus talentueux que la Ligue nationale ait connu; lorsqu'il se présente en zone adverse à un contre un, il n'a pas son égal. Raymond Bourque se souvient : « Il est le plus difficile à arrêter à un contre un, il peut vous déjouer avec la rondelle, la passer entre vos patins ou tout simplement prendre un bon lancer en direction du filet. »

 

Sa seule faiblesse reconnue, c'est de ne pas avoir été l'ambassadeur qu'on espérait. Mario est une très grande vedette qui préfère se faire discret et on lui reproche souvent de ne pas s'impliquer et de ne pas participer aux activités de promotion du hockey auprès du public. Encore aujourd'hui, il est presque impossible d'obtenir une entrevue avec lui, car dès que sa journée de travail est terminée, il disparaît.

 

Jamais on ne reverra un joueur aussi complet que lui. Il pouvait changer l'allure d'une rencontre en quelques minutes seulement. S'il n'avait pas été éprouvé par des problèmes de dos et la maladie de Hodgkin, on se demande aujourd'hui si un seul record lui aurait résisté.

 

Tous les qualificatifs ont été employés afin de résumer la carrière de Lemieux, mais si quelqu'un devait un jour inventer un nouveau superlatif, il faudrait sans hésiter le rajouter à sa fiche. Lemieux a lui-même prouvé qu'il est non seulement un athlète magnifique, mais l'un des plus courageux qui soient. Certains disent que Wayne Gretzky est supérieur à Lemieux et placent « Super Mario » au deuxième rang derrière « La Merveille ». Quoi qu'il en soit, peu importe l'ordre que vous choisissez, il est impossible d'avoir tort. Par contre, selon moi, statistiques mises à part, un seul joueur a démontré un talent aussi marqué que Mario Lemieux: Bobby Orr.

 

Mais, le 8 décembre 2000 est une journée mémorable pour tous les Québécois et amateurs de hockey puisque Mario Lemieux annonce officiellement son retour au jeu après trois ans de retraite. Le propriétaire des Penguins rejoindra ses coquipiers sous peu. Il est seulement le troisième membre du Temple de la Renommée du hockey à effectuer un retour au jeu après Gordie Howe et Guy Lafleur.

Sa détermination et son courage lui permettront encore une fois de faire la pluie et le bon temps sur les patinoires. Les gardiens adverses n'ont qu'à bien se tenir.

 

Quelques faits marquants de sa carrière:

39 tours du chapeau en carrière.

10 matchs de 4 buts et 3 matchs de 5 buts.

Participation à 8 matchs d'étoiles.

Remporte, en 1985, le trophée Calder.

Remporte, en 1986, 1988, 1993 et 1996, le trophée Lester B. Pearson.

Remporte, en 1988, 1993 et 1996, le trophée Hart.

Remporte, en 1988, 1989, 1992, 1993, 1996 et 1997, le trophée Art Ross.

Remporte, en 1991 et 1992, le trophée Conn Smythe.

Remporte, en 1993, le trophée Bill Masterton.

2 coupes Stanley en 2 participations à la grande finale.

Son chandail numéro 66 est retiré par les Penguins de Pittsburgh.

Intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1997.

Intronisée au Temple de la renommée de la LHJMQ en 1999.

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